بسم الله الرحمن الرحيم
كلفت في يوم من الايام بانجاز بحث في ماده systematique microbienne انا و مجموعه من الصديقات فقمنا بانجاز البحث التالي اتمنى ان يعجبكم و ان يفيدكم و نسال الله التوفيق
Introduction :
- Historique :
Le nom de Streptococcus (strepus = Flexible et coccus= grain) fut pour la première fois attribué par Bilroth et Elrich (1877) à des coques formant des chainettes observées dans des blessures infectées.
En 1879, Pasteur décrit dans le pus d’un abcès chaud des micro-organismes en chapelet de grains. Pasteur ; Chamberland et Roux (1881) rendirent compte d’une infection septicémique obtenue chez des lapins inoculés avec de la salive humaine.
Cette infection est considérée comme la première référence sur les Streptococcus pneumonia,
Rosenbach leur donne ; en 1884 le nom de streptocoques.
La description de cette espèce fut réalisée par Fraenkel et Weichslkbaum (1886).
Plu tard, Nocard et Mollereau (1887) décrivirent une mascite provoquée chez une vache et une chèvre après avoir inoculé dans leurs mamelles un Streptocoque isolé dans le lait d’une vache atteinte de cette maladie. Ce Streptocoque a été dénommé « Streptococcus des mammites de Nocard » ; plus tard « Streptococcus agalactiae contagiosae » et enfin « Streptococcus agalactiae ».
En 1924, Dick démontre que la scarlatine est due au Streptocoque.
En 1928, Lancefield propose la classification antigénique qui porte son nom et qui remplace les classifications précédentes basées uniquement sur les propriétés hémolytiques.
Avec la méthode de Lancefield on peut classer les streptocoques en sérogroupes de A à T. certains streptocoques qui ne possèdent pas d’antigènes permettant de les classer selon la méthodes de Lancefield sont dits « Non groupables ».
Lancefield décrivit en 1993 les groupes sérologiques de A à F.
En 1936, l’avènement des sulfamides entraîne une baisse de la mortalité par fièvre puerpérale, complication post partum souvent causée par les streptocoques.
1- Définition :
La famille des Streptococcaceae regroupe un ensemble de cocci à Gram positif, et placée dans l’ordre des Lactobacillales ; se présentant sous forme de cellules ovoïdes ou sphériques moins de 2 µm de diamètre. Ils sont dépourvus de catalase et de cytochrome oxydase, ils produisent de l’acide lactique par fermentation du glucose et sont anaérobies aérotolérants.
Cette famille comportait autrefois trois genres : les Streptocoques, les Entérocoques et les Lactocoques. Grâce aux données de taxonomie moléculaire, cette famille a été remaniée et comprend maintenant 15genres différents : Streptococcus, Entérococcus, Abiotrophia, Aerococcus, Alloicoccus, Gemella, Pediococcus, Leuconostoc, Lactococcus, Tetragenococcus, Vagococcus, Globicatella, Facklamia et Dolsigranulum.
L’absence de catalase et l’aspect caractéristique en paire (diplocoques) ou en chainettes lié aux divisions successives des cellules selon un même plan, permettent de les distinguer en micrococcaceae.
Cependant, les Gemella peuvent former des paires et les Aerococcus, Pediococcus, Helcococcus, Alliococcus et Tetragenococcus des tetrades en se divisant selon deux plans perpendicualires.
Un ensemble de caractère morphologiques, culturaux, antigéniques, biochimiques et la sensibilité à la vancomycine permettent de distinguer assez facilement les Streptocoques et les Entérocoques des genres apparentés.
Coloration de Gram
Echantillon de pus.
2- Classification et habitat :
2-1- Critères de classification :
La classification des Streptocoques se fond sur plusieurs critères.
♠Leurs pouvoirs hémolytiques :
On distingue :
*Les Streptocoques Alpha hémolytiques qui représentent une hémolyse incomplète sur de la gélose au sang.
*Les Streptocoques Bêta hémolytiques qui représente une hémolyse complète.
*Les Streptocoques non hémolytiques qui ne représentent pas d’hémolyse sur la gélose au sang.
Beta-Hémolyse Alpha-hémolyse
Hémolyse des hématies de mouton
♠Leurs équipements antigéniques (Lancefield) :
Un antigène de la paroi, le polyoside C permet de définir plusieurs groupes : A.B.C.D.E.F.G.H.K.L.M.N.R. certains streptocoques, dépourvus de polyosides C, sont dits « non groupables ».
On peut mette en évidence le polyoside C :
*par la technique de Lancefield qui comprend une extraction du polyoside C à partir d’une suspension de la souche par l’acide chlorhydrique à chaud ou par l’acide nitreux ou par la formamide ou encore par la pronase suivie d’une réaction de précipitation en tube en présence des antisérums spécifiques.
*par précipitation en milieu gélosé par contre immunoélectrophorèse.
*par immunofluorescence directe (pour le groupe A).
*par coagglutination de Streptocoques ou de particules de latex sensibilisés par des anticorps spécifiques (cette dernière technique est actuellement la plus utilisée).
-Groupe A : Espèce S.pyogenes.
*Habitat : chez l’homme (rhino-pharynx, peau et intestin).
Streptococcus pyogenes.
-Groupe B : Espèce S.agalactiae
*Habitat : chez la vache (mamelles), chez l’homme (intestins, voies génitales, rhinopharynx).
Streptococcus agalactiae.
-Groupe C : Espèces S.equissimilis, S.zooepidemicus, S.equis, S.dysagalactiae.
*Habitat : chez l’homme (rhino-pharynx, peau), et chez d’autres animaux divers (vaches, chevaux).
Streptococcus equi.
-Groupe D : Espèces S.faecalis, S.faecium, S.durans, S.avium, S.bovis, S.equines.
*Habitat : chez l’homme (intestins, voies génitales), et chez les vaches, chevaux, volaille et d’autres.
Streptococcus faecalis.
-Groupe E : Espèce S.uberis.
*Habitat : chez la vache.
-Groupe F : Espèce S.anginosus.
*Habitat : chez l’homme (rhino-pharynx, intestins).
Streptococcus anginosus.
-Groupes G, H, L, M : Espèces S.sp.
*Habitat : chez l’homme (rhino-pharynx, intestins).
-Groupe N : Espèces S.lactis, S.cremoris.
*Habitat : dans le lait et divers produits.
Streptococcus lactis
-Groupe R : Espèce S.suis.
*Habitat : chez le porc (intestin).
♠Leurs caractères biochimiques (Sherman) :
Cette classification intéressant tous les Streptocoques est fondée sur un ensemble de caractères.
Et permet de distinguer 4 groupes :
*Le groupe pyogenes : il contient des Streptocoques pathogènes ; les aliments incriminés sont le lait, les œufs et les crèmes glacées.
*Le groupe viridans : agent d’acidification fréquent de certains fromages surtout les yaourts.
*Le groupe lactique : il contient des espèces importantes en fromageries (Lactococcus lactis)
*Le groupe des Entérocoques : regroupe les Streptocoques fécaux, se sont des germes tests à contamination fécale, ils ne sont pas pathogènes.
-Correspondance entre les classifications antigéniques et biochimiques :
Chaque souche de Streptocoque peut être placée au sein de chacune de ces deux classifications. La correspondance générale des groupes de Lancefield et de la classification de Sherman figure dans le tableau 1, on y constate que la classification de Lancefield est plus précise que celle de Sherman ; pour les Streptocoques pyogenes.
Groupe de Sherman Groupe de Lancefeild Groupe A : Culture en bouillon hypersalé Culture dans les milieux hostiles Résistance 30 mn a 60°C
45°C 10°C
Streptocoques pyogènes.
Streptocoques non groupables « viridans »
Streptocoques lactiques
Entérocoques
A, B, C, G, E, H
Non classés
N
D
─
±
+
+
─
─
─
+
─
─ ou ±
─
+
─
─
─ ou ±
+
─
─
+
+
Tableau 1 : classification biochimique des Streptocoques (Sherman).
-Etude des Streptocoques non groupables :
Seuls les tests biochimiques préconisés par Sherman permettent de les classer, et on les trouvent essentiellement parmi les Streptocoques viridans et lactiques.
Ils donnent souvent une hémolyse une alpha, mais peuvent être dépourvus d’hémolysine.
On peut distinguer parmi eux :
a) Les Streptocoques rencontrés chez l’homme : leurs caractères sont résumés dans le tableau2.
Saccharose et mucilages* Inuline
Raffinose
Liquide Solide
Str. Salivarius
Str. Sanguis (se rapprochant du groupe H de lancfeild).
Str. M.G.
Str. mitis
Commensal de la bouche. Non pathogène.
Endocardites d’Osler
Commensal de la bouche. Non pathogène.
Endocardites d’Osler
+ + +
+
+ +
─
+ + +
+ +
±
─
±
─
─
─
±
─
─
─
b) Les Streptocoques rencontrés chez l’animal : on a pu décrire :
*S.equinus : saprophyte de l’air, commensal du tube digestif du cheval.
*S.thermophilus : rencontrés dans le lait, peu pathogène, ils ne se cultivent abondamment qu’à 40C.
*S.uberis.
*S.acidominimus, etc.
-Remarque :
La taxonomie des coques Gram+ qui ont une catalase- (Streptococcaceae) est plus complexe que celle des coques Gram- qui ont une catalase+ (Micrococcaceae).
Schéma d’une coupe de Streptococcus plaçant les différents antigènes. (Certains ne possèdent pas de polyoside C, beaucoup n’ont pas de capsule).
*selon le Bergey’s Manual of Systematic Bacteriology 2nd Edition, la famille des Streptococcaceae renferme les genres Lactococcus et Streptococcus.
Streptococcaceae
*Lactococcus (lactic streptococci).
-Lactococcus gravieae.
-Lactococcus lactis.
-Lactococcus lactis subsp.cremoris.
-Lactococcus lactis subsp.herdniae.
-Lactococcus lactis subsp.lactis.
-Lactococcus lactis subsp.lactis bv.diacetylactis.
-Lactococcus piscium.
-Lactococcus plantarum.
Lactococcus raffinolactis...
*Streptococcus
-Streptococcus agalactiae.
-Streptococcus anginosus.
-Streptococcus bovus.
-Streptococcus entericus.
-Streptococcus equinus.
-Streptococcus intermidius.
-Streptococcus milleris.
-Streptococcus mitis.
-Streptococcus mutans.
-Streptococcus oligofermentans.
-Streptococcus pneumoniae.
-Streptococcus pyogenes.
-Streptococcus salivarius.
-Streptococcus sanguinis.
-Streptococcus thermophilus.
-Streptococcus viridans…
Classification classique :
Règne : Bacteria
Division : Firmicutes
Classe : Bacilli
Ordre : Lactobacillales
Famille : Streptococcaceae
Genre de rang inférieur : Streptococcus Lactococcus
♦Principales espèces pathogènes :
-Streptocoques A : Streptococcus pyogenes.
-Streptocoques B : Streptococcus agalactiae.
-Streptocoques C : Streptococcus equi, Streptococcus dysgalactiae…
-Commensaux opportunistes : Streptococcus oralis, Streptococcus sanguis, Streptococcus salivarius…
-Entérocoques : Streptococcus faecalis, Streptococcus faecium…
I.Genre Streptococcus :
On trouve les Streptocoques un petit peu partout dans la nature. Certains vivent sur la peau et les muqueuses de l’homme : leur présence est normale.
1-Constituants antigéniques des Streptocoques :
1) Antigènes somatiques :
La constitution antigénique des streptocoques est complexe, on distingue :
Une nucléoprotéine P spécifique de genre (correspondant à l’appareil nucléaire et au cytoplasme).
Le polyoside C
La protéine M qui porte la spécificité de type (pour les streptocoques du groupe B) elle est le facteur principal de virulence et les anticorps qu’elle suscite sont immunisants et protecteurs.
La protéine T également antigénique, est utilisée, avec la protéine M, comme marqueur dans les études épidémiologiques.
La protéine R n’est pas impliquée dans la virulence ou l’immunité.
2) Substances élaborées :
Les streptocoques élaborent de nombreuses substances à pouvoir antigénique plus au moins marqué :
Toxine érythrogène : cette protéine toxique, thermostable, d’un poids moléculaires de 29000, est responsable de l’épuration cutanée de la scarlatine. On ne la rencontre que chez certains streptocoques du groupe A (sa présence étant liée à la lysogénisation des souches productrices). Elle entraîne l’élaboration d’une antitoxine. On l’utilise à des fins diagnostiques ou pronostiques dans la réaction de Dick (scarlatine).
Streptolysines : responsables du pouvoir hémolytique du streptocoque. On distingue :
• La streptolysine O (o pour oxygène-labile) lyse la membrane des érythrocytes et d’autres cellules (leucocytes et plaquettes) en se liant au cholestérol. Une faible concentration de cholestérol dans le milieu inhibe son action. La streptolysine O est antigénique et suscite la formation d’anticorps dénommés antistreptolysines O (ASLO) dont l’élévation des titres sériques constitue un bon marqueur d’infection streptocoques.
• La streptolysine S insensible à l’oxygène, est produite par de nombreux streptocoques des groupes A, C, G mais aussi E, H et L. elle n’est pas antigénique.
Enzymes : les enzymes élaborées par les streptocoques sont nombreuses. Nous ne citerons que les principales :
• La hyaluronidase a un effet lytique sur la substance de base du tissu conjonctif et se comporte, de ce fait, comme un facteur favorisant la diffusion de l’infection.
• La streptokinase active la transformation du plasminogène en plasmine qui lyse la fibrine et s’oppose ainsi à la formation de barrières fibrineuses autour des lésions tissulaires où se développent des streptocoques : c’est également un facteur de diffusion comme l’hyaluronidase
• La streptodornase ou DNase dégrade les acides nucléiques. Elle n’a pas d’effet cytotoxique car elle ne pénètre pas dans les cellules eucaryotes. Comme la streptolysine O et hyaluronidase sont antigéniques et les anticorps correspondants dénommés antistreptokinase (ou ASK), antistreptodornase (ou ASD) et antihyaluronidase sont, comme les ASLO, des marqueurs d’infection à streptocoque A.
• Protéinase antigénique elle agit sur diverses protéines (fibrine, caséine, gélatine…)
• Sialidase
2-Constituants cellulaires spécifiques :
*Capsule :
Certaines espèces de Streptocoques possèdent à leur surface une capsule constituée de macromolécules polyosidiques couvrant la paroi. La présence de capsule confère souvent à la colonie bactérienne un aspect mucoïde sur milieux solides. Chez S. pyogenes, S. equi et S. zooepidemicus, la capsule est constituée par l’acide hyaluronique (AH), polymère non immunogène formé d’une longue séquence de deux résidus osidiques alternés, la N-acétylglucosamine et l’acide gluconique. L’AH capsulaire est un facteur de virulence important de S. pyogenes.
Chez S. pneumoniae, la capsule qui confère également le phénotype mucoïde aux colonies est le facteur majeur de la virulence du germe, les souches non capsulées (colonies rugueuses sur milieux solides) étant avirulentes. Contrairement à S. pyogenes, la composition chimique du polyoside capsulaire est extrêmement polymorphe. Il constitue un marqueur antigénique et épidémiologique majeur dont l’identification est à la base de la sérotypie des souches. On connaît actuellement quatre-vingt-trois sérotypes distincts différant par la séquence et l’enchaînement (polymères linéaires ou ramifiés) des molécules glucidiques constitutives (de 2 à 5 oses différents, rarement plus).
Les Streptocoques du groupe B présentent également une (pseudo) capsule, qui est un facteur de virulence important. Elle est constituée d’un polyoside ramifié macromoléculaire et immunogène de structure variable selon les souches.
*Paroi :
Elle possède une structure chimique complexe, et, chez le groupe A, nombre de ses constituants, et au premier chef la protéine M, contribuent au pouvoir pathogène et à la virulence du germe. On y distingue 3 couches partiellement imbriquées comprenant des protéines exposées à la surface, le polyoside C, les acides teichoïques et lipoteichoïques (molécules amphiphiles de glycolipides) et le peptidoglycanne (mucopeptide), structure de base de la paroi des bactéries. Ce dernier, est chez les Streptocoques, un polymère d’unités répétitives d’acide N-acétylglucosamine connectant des tétrapeptides. Le peptidoglycanne est toxique et possède des propriétés adjuvantes, mitogènes et inflammatoires (J. Schwab). Le polyoside C (10% du poids sec bactérien) est constitué d’une chaîne souvent ramifiée, formée d’unités osidiques répétitives. L’acide lipoteichoïque qui traverse l’enveloppe bactérienne de part en part, est un facteur de virulence constituant une adhésine impliquée dans l’attachement des germes aux cellules de l’hôte, étape initiale du processus infectieux.
Une trentaine de protéines distinctes tapissent la surface de S. pyogenes, dont certaines sont des marqueurs antigéniques (T, R) ou des peptides opacifiant le sérum ou fixant diverses protéines sériques, cardiaques et rénales. Mais, sans conteste, c’est la protéine M qui est la plus importante. Elle fut découverte en 1932 par Rebecca Lancefield et identifiée par elle comme un facteur conférant la capacité aux streptocoques du groupe A d’échapper à la phagocytose ; elle constitue l’antigène de virulence majeur de S. pyogenes. Elle existe également chez certaines souches des groupes C et G. sa fonction antiphagocytaire, qui permet la prolifération du germe chez l’hôte infecté, est reflétée par la capacité de la bactérie de se multiplier rapidement in vitro dans le sang frais humain, contrairement aux souches avirulentes dépourvues de cette protéine.
*Récepteurs de protéines plasmatiques et tissulaires :
Ces récepteurs – actuellement au nombre d’une vingtaine – sont une mosaïque de molécules protéiques et d’excellents marqueurs épidémiologiques tapissant la paroi de S. pyogenes et de nombreuses autres espèces. Ils ont pour propriété de se lier spécifiquement à de nombreuses protéines plasmatiques (immunoglobulines G et A, fibrinogène, haptoglobine, albumine, a-2-macroglobuline, b-2 microglobuline, plasminogène) et tissulaires (fibronectine, collagène, laminine, vitronectine) humaines et animales. Le rôle de ces récepteurs dans le pouvoir infectieux des streptocoques reste encore à établir avec certitude. Plusieurs arguments plaident en faveur de leur implication dans la virulence de ces bactéries: leur invasivité tissulaire, leur rôle d’adhésion aux muqueuses et leur interférence avec les fonctions effectrices des immunoglobulines.
*Membrane cytoplasmique :
Chez le Streptocoque du groupe A, elle est composée de protéines (72%), de lipides (25%) et de polyosides (3%). Elle forme une mosaïque d’antigène dont certains lient la pénicilline et d’autres ont des réactivités croisées avec des antigènes des tissus cardiaques, nerveux et musculaires de l’homme, auxquels on pourrait imputer les séquelles non suppurées des infections streptococciques.
3-Caractères bactériologiques :
3-1-les Streptocoques du groupe A :
Encore appelés Streptococcus pyogenes, ils ont une grande importance en bactériologie médicale car ils sont responsables de la majorité des infections humaines à Streptocoques.
-Morphologie :
Ce sont des cocci à Gram+, disposés en chaînettes, immobiles, non sporulés, apparaissant parfois capsulés.
-Caractères de culture :
Les streptocoques du groupe A, se comportent en culture comme des aérobies anaérobies facultatifs : ils tolèrent l’oxygène mais l’eau oxygénée, apparue lors du métabolismes respiratoire, leur est nuisible car, contrairement aux Staphylocoques, ils sont dépourvus de catalase. L’adjonction de sang dans le milieu est donc utile à cause de l’action catalasique de l’hémoglobine. Sur gélose au sang, les colonies sont petites et entourées d’une zone d’hémolyse franche et complète (c’est une β hémolyse).
En milieu liquide la culture prend dans le bouillon l’aspect de « mie de pain ».
La température optimale de croissance se situe entre 35°C et 37°C. Le pH qui doit être de 7,2 impose d’utiliser des milieux tamponnés.
-Sensibilité aux antibiotiques :
Les streptocoques A sont sensibles à la pénicilline qui est l’antibiotique de choix pour le traitement et la prophylaxie des infections à streptocoques A, en cas d’allergie à la pénicilline, on a recours aux macrolides.
Comme tous les Streptocoques, les Streptocoques A résistent aux aminosides. 20% environ des souches isolées sont résistantes aux cyclines. Les autres antibiotiques sont actifs mais leur emploi n’est guère utile.
3-2-Les Streptocoques du groupe B :
Ce sont des hôtes normaux du tube digestif, des voies respiratoires supérieures et des voies génitales féminines.
Ils sont responsables d’infections graves du nouveau-né qui donnent lieu à des tableaux cliniques variables. La forme précoce survient dans les cinq premiers jours de vie et souvent dés la naissances et se par syndrome infectieux généralisé toujours sévère et parfois mortel. L’autre forme, tardive, atteint les nouveau-nés d’une semaine à trois mois de vie qui fait alors une méningite avec ou sans septicémie.
Chez l’accouchée, dans la période du post partum, plus fréquemment si l’enfant est atteint, les Streptocoques B sont responsables de bactériémies avec endométrite ou suppuration de la plaie de césarienne.
On observe, chez les sujets immunodéprimés ou atteints d’affections fragilisantes des infections opportunistes (pneumopathies, arthrites, méningites, cellulites, endocardites) dans lesquelles le Streptocoque B est en cause.
-Sensibilité aux antibiotiques :
Les Streptocoques B sont moins sensibles aux pénicillines que les streptocoques A. des souches résistantes aux cyclines sont fréquemment isolées. Les autres antibiotiques (chloramphénicol, macrolides, cotrimoxazole) sont généralement actifs.
Le traitement recommandé des infections néonatales est une association pénicilline-aminoside (gentamicine). En cas d’atteintes méningées, on remplace la pénicilline par l’ampicilline. Il faut bien entendu s’assurer que la souche n’oppose pas une possible mais rare résistance « de haut niveau » aux aminosides en testant des disques fortement chargés en antibiotiques.
-Prophylaxie :
On préconise une antibioprophylaxie par pénicilline ou ampicilline au cours de l’accouchement en cas de rupture prématurée des membranes ou quand on a la notion d’un portage maternel. Un vaccin polyvalent utilisant les polyosides capsulaires est à l’étude.
3-3-Les Streptocoques du groupe D :
Ce groupe est caractérisé par la présence de l’antigène de groupe D qui n’est pas un polyoside mais qui est constitué par l’acide teichnoïque de la paroi. Cet antigène D est également présent chez les entérocoques mais des études génétiques ont conduit à séparer le genre Enterococcus des Streptocoques. Dans le groupe D des Streptocoques, il reste S. bovis, S. equinus et S. alactolycticus qui sont des commensaux du tube digestif de l’homme et des animaux. S. bovis est l’espèce la plus fréquemment isolée chez l’homme, elle est responsable d’infections localisées, de septicémies et d’endocardites.
-Caractères de culture :
Les Streptocoques du groupe D cultivent sur des milieux ordinaires et même en présence de substances inhibitrices comme la bile. Leur croissance est encore possible à 45°C mais contrairement aux Entérocoques, ils ne se développent pas en milieu hypersalé.
En milieu liquide, ils produisent un trouble homogène du bouillon.
Sur gélose du sang, ils cultivent facilement en donnant de petites colonies, le plus souvent non hémolytiques mais parfois entourées d’une zone d’hémolyse α ou β.
-Caractères biochimiques :
Les Streptocoques du groupe D sont, comme tous les Streptocoques, dépourvus de catalase. Ils hydrolysent l’esculine (un glucoside extrait du marron d’Inde). Un milieu sélectif contenant bile et esculine permet un dépistage rapide. D’autres caractères biochimiques sont utiles pour distinguer les différentes espèces, (résistance au tellurite, fermentation du mannitol, du raffinose, du sorbitol…).
-Caractères antigéniques :
L’antigène D, mis en évidence par la technique de Lancefield par précipitation ou par coagglutination, caractérise le groupe.
-Sensibilité aux antibiotiques :
Les Streptocoques du groupe D sont plus accessibles que les Entérocoques aux antibiotiques mais des résistances acquises pouvant être observées, un antibiogramme est nécessaire pour les détecter. Les infections bénignes répondent bien aux bêtalactamines mais les infections sévères nécessitent une association bêta-lactamine-aminoside.
*Streptococcus pneumoniae :
Cette espèce est étudiée à part, car elle a été considérée pendant longtemps comme appartenant à un genre différent, le genre Diplococcus.
Streptococcus pneumoniae
- Morphologie :
Il s’agit d’un diplocoque, lancéolé ou en chiffre huit, immobile, asporulé mais capsulé. Il est Gram positif.
Ces diplocoques sont isolés, ou groupés en chaînettes, généralement courts. La forme lancéolée n’est pas toujours observée, les bactéries peuvent parfois être sphérique. La capsule très apparente in vivo est moins visible en culture.
-Caractères culturaux :
Anaérobie facultatif se développant mieux à température de 37°C et à pH 7,8, le pneumocoque est une bactérie, qui au sortir de l’organisme, ne se multiple pas sur milieux ordinaires, il faut les enrichir, par des liquides organiques (sang, sérum, ascite) ou par du glucose à 2%.
♦ En bouillon enrichi : on observe en 24 heures un trouble léger qui a tendance à s’éclaircir, car l’autolyse est facile.
♦ Sur gélose enrichie : on note de très petites colonies, surtout visibles à la loupe, lisse, bombées, limitées par un bord régulier, parfaitement transparentes et dites « en gouttes de rosée ».
♦ Sur gélose au sang : les colonies peuvent apparaître entourées d’un halo d’hémolyse (α hémolyse fréquente).
-Caractères biochimiques :
Ce sont ceux du genre Streptococcus.
Rappelons que certains caractères permettent la différenciation de Streptococcus pneumoniae des autres espèces du genre :
- la sensibilité à l’optochine (+) pour les pneumocoques.
- la lyse par la bile fraîche (ou les sels de taurocholate de soude à 5%) des pneumocoques en phase S (test de Neufeld).
- la fermentation de l’inuline par la majorité des souches de S. pneumoniae.
-Caractère antigéniques :
a. des antigènes somatiques : la constitution antigénique du pneumocoque est celle de tout Streptococcus. On distingue toutefois :
• Un polyoside C spécifique de groupe, capable de réagir avec la protéine C réactive.
• Un polyoside F spécifique de groupe, capable de réagir avec l’anticorps hétérophile de Forssmann.
b. des antigènes capsulaires : les polyosides SSS (substance soluble spécifique) spécifique de type permettent de classer les pneumocoques en plus de 92 types. Chaque type est caractérisé par un polysaccharide différent. En milieu hospitalier les types I, II et III sont les seuls rencontrés fréquemment.
Les anticorps correspondant sont agglutinants, précipitants et protecteurs chez l’homme, mais pas chez le lapin. Par ailleurs, ils sont responsables du phénomène de Neufeld dit du « gonflement capsulaire » : mis en présence de leur anticorps spécifiques, les pneumocoques non seulement s’agglutinent, mais leur capsule augmente de volume (augmentation seulement apparente, car en fait seule est modifiée la réfringence capsulaire).
c. des antigènes diffusibles : comprenant fibrinolysine, hyaluronidase, etc.…
4-Pouvoir pathogène :
4-1-Streptocoques des groupes A, C et G :
S. pyogenes, groupe A strictement associé à l’espèce humaine, est responsable de 90 p. 100 des infections streptococciques chez l’homme (angines, scarlatines, abcès, infections cutanées multiples, infections post chirurgicales, syndrome de choc toxique). Les séquelles non suppuratives sont le rhumatisme articulaire aigu (R.A.A.), la glomérulonéphrite aiguë (G.N.A.), la chorée de Sydenham et l’érythème noueux. Le R.A.A. est précédé par une angine aiguë (durant 2 ou 3 semaines). La G.N.A. est précédée par une infection cutanée (3 semaines) ou par une angine aiguë (10 jours). Cette pathologie a beaucoup diminué dans les pays à niveau sanitaire élevé. En revanche, le taux d’infections graves et invalidantes et la mortalité provoqués par S. pyogenes reste très important dans le Tiers Monde.
Les infections dues aux streptocoques des groupes C et G n’entraînent ni scarlatine ni séquelles non suppuratives.
Le diagnostic biologique d’une infection récente par S. pyogenes, ou en cours, et de son évolution spontanée, ou sous traitement, est essentiellement d’ordre immunologique. Il met à profit l’élévation du taux sérique des anticorps neutralisants, correspondant à l’une ou l’autre des exo protéines streptococciques. Les test les plus utilisés sont la détermination du taux de l’antistreptolysine O fondée sur la neutralisation du pouvoir hémolytique de la SLO et, un peu moins fréquemment, celui de l’antidésoxyribonucléase B. Le titrage des anticorps antihyaluronidase, antistreptokinase et antiDNase est beaucoup moins utilisé.
4-2-Streptocoques du groupe B :
Ces streptocoques sont des commensaux de l’intestin, du vagin, de l’urètre (chez l’homme), du périnée et des voies respiratoires supérieures. Des infections sévères sont décrites chez le nouveau-né et chez l’adulte. Chez le nouveau-né, les SGB provoquent des infections précoces ou tardives. Les premières sont dues à une contamination materno-fœtale avant ou pendant l’accouchement (apnée, septicémie, signes neurologiques, respiratoires, signes cutanés). Une méningite est observée dans 30 p. 100 des cas. Le pronostic est sombre malgré l’antibiothérapie (mortalité supérieure à 50 p. 100). Les infections tardives apparaissent après la première semaine de vie (généralement entre 10 jours et 4 mois). Elles sont dues à une contamination iatrogène du nouveau-né après l’accouchement.
4-3-Streptocoques du groupe D :
S. bovis et S. equinus sont des commensaux de l’intestin humain et animal. S. bovis est un agent responsable de septicémies et d’endocardites ; l’association fréquente de ces deux infections aux cancers gastro-intestinaux est maintenant bien documentée. S. bovis est aussi responsable de méningites (souvent comme complication d’une endocardite) et d’infections néonatales.
4-4-Streptocoques non groupables :
Ces streptocoques (S. mutans, S. sanguis et S. anginosus) sont des commensaux de la cavité buccale (dont ils représentent 30 à 60 p. 100 de la flore bactérienne), de l’intestin, de la peau et des voies génitales. Ces streptocoques jouent un rôle étiologique prédominant dans la formation des caries dentaires et des parodontopathies. On les trouve, avec une fréquence élevée, comme agents étiologiques d’endocardite subaiguë. S. anginosus est un agent pathogène fréquemment retrouvé dans diverses suppurations telles qu’abcès cérébraux, hépatiques, pulmonaires, dentaires, appendiculaires, cutanés, sous-cutanés, ainsi que dans les péritonites, les pleurésies purulentes, l’ostéomyélite, les arthrites et les plaies abdominales (seul ou en association avec d’autres bactéries).
4-5-Pneumocoques :
Ces germes constituent l’espèce Streptococcus pneumoniae (autrefois Diplococcus pneumoniae), agent principal de la pneumonie franche lobaire aiguë et de diverses infections (méningites, arthrites, otites médianes, péritonites, septicémies) caractérisées par des dépôts de fibrine et des lésions purpuriques dues à l’affinité particulière de la bactérie pour les séreuses (plèvre, péricarde, méninges). L’antibiothérapie a beaucoup diminué la mortalité par pneumonie.
5-Isolement :
Les Streptococcus A, pneumoniae, non groupables et bien d'autres cultivent difficilement sur gélose ordinaire voire pas du tout, à la fois pour des raisons nutritionnelles et de conditions de culture.
Le milieu d'isolement doit donc être riche : une gélose au sang frais ou au chocolat enrichie (au sang cuit) sera le milieu de choix. Les Streptococcus Enterococcus, catalase négative, apprécieront particulièrement la gélose au sang frais parce qu'elle apporte la catalase grâce à l'hémoglobine, catalase qui facilitera la culture en éliminant le peroxyde d'hydrogène H2O2 produit en aérobiose.
Les coques Gram + catalase - sont des bactéries uniquement fermentaires : l'anaérobiose leur convient parfaitement, même si leur culture aérobie est possible. Étant généralement des commensaux des muqueuses, ils sont baignés de l'atmosphère des tissus qui contient les gaz de l'air et du dioxyde de carbone à 5,3 - 6,2 kPa soit 5 % des gaz. Une atmosphère du même type est particulièrement recommandée : les colonies de Streptococcus pneumoniae y gagnent quelques mm. On utilisera donc une étuve à CO2 ou une jarre avec le générateur adéquat, l'atmosphère restant aérobie.
Le milieu peut être rendu sélectif par :
* Addition d'acide de sodium, Na+,N3- (POISON VIOLENT) qui inhibe les bactéries respirant en aérobiose comme les Entérobactéries, les Pseudomonas, les Staphylococcus...
* Addition d'un mélange ANC (Acide nalidixique, Colimicine ou Colistine) qui inhibe de nombreuses bactéries.
Les Enterococcus sont des bactéries beaucoup moins exigeantes qui peuvent être isolés sur gélose ordinaire. Le milieu habituel contient des agents sélectifs, azoture de sodium et bile qui inhibe de nombreux Gram+. La mise en évidence de la fermentation de l'esculine à l'aide de fer III facilite la reconnaissance. La gélose sélective habituelle est le milieu BEA ou BEAA (Bile Esculine Azoture Agar).
Les Streptococcus B peuvent cultiver sur gélose ordinaire comme les Enterococcus.
Le milieu de choix sera donc la Gélose au sang frai incubée en anaérobiose ou en atmosphère enrichie en dioxyde de carbone.
5-1-Isolement sur gélose au sang (frais) :
L'identification de Streptococcus se fera en tenant compte du résultat de l'hémolyse :
♦ Bétahémolytique : On soupçonne un Streptococcus pyogenes ou agalactiae (selon le prélèvement) :
- On réalise le sérogroupage immédiatement.
- En cas de résultat négatif ou pour l'épidémiologie : galerie biochimique.
♦ Alphahémolytique : On soupçonne un Streptococcus pneumoniae :
- On réalise le sérogroupage du pneumocoque ou/et la recherche de la capsule. (On peut envisager de tester l'optochine mais l'intérêt en est limité sauf en cas d'indisponibilité du test immunologique ou en cas d'usage à l'isolement du produit pathologique). Formule de l'optochine.
- En cas de résultat négatif ou pour l'épidémiologie : galerie biochimique.
♦ Nonhémolytique ou Alphahémolytique non pneumocoque : Galerie biochimique (si l’identification est nécessaire).
6-Diagnostic bactériologique :
Le diagnostic de l’infection streptococcique peut se faire par la méthode directe (mise en évidence du germe) et par la méthode indirecte (dosage des anticorps).
6-1-Diagnostic direct :
Après prélèvement aseptique fait avant le début du traitement antibiotique, l’examen microscopique recherche la présence de cocci à Gram+, de taille irrégulière, groupés en chaînettes.
La culture est faite sur des milieux enrichis type gélose au sang. L’origine du prélèvement et la nature de l’hémolyse sur gélose au sang orientent le diagnostic.
• Si le prélèvement provient d’une cavité close (pus d’abcès, liquides d’épanchement, L.C.R, urines) ou s’il s’agit d’une hémoculture, tous les Streptocoques isolés peuvent être pathogènes même s’ils ne sont pas bêta hémolytiques.
• S’il s’agit au contraire d’un prélèvement de gorge (angine), seuls les Streptocoques bêta hémolytiques doivent être pris en considération. En plus il faut vérifier qu’ils appartiennent bien au groupes A, C ou G car certains Streptocoques commensaux (B ou D) peuvent être bêta hémolytiques.
• En cas de méningite néonatale, la contre immunoélectrophorèse ou l’agglutination de particules de latex portant des anticorps antistreptocoques B permet parfois d’identifier la présence d’antigène dans le L.C.R.
• L’antibiogramme, notamment l’étude de la sensibilité à la pénicilline et à l’érythromycine, viendra toujours compléter le diagnostic direct.
6-2-Diagnostic indirect :
Il repose sur le dosage dans le sérum (sérodiagnostic) des anticorps contre les enzymes du Streptocoques. L’anticorps le plus souvent recherché est l’antistreptolysine O (ASLO) dont le taux normal est inférieur ou égal à 200 unités/ml.
7-Traitement :
7-1Traitement curatif :
Les Streptocoques des groupes A, C et G sont extrêmement sensibles à la pénicilline et à l’érythromycine qui sont donc les antibiotiques à choisir pour le traitement des infections qu’ils provoquent.
Les autres Streptocoques, notamment les Streptocoques non groupables et Streptococcus bovis, sont de sensibilité intermédiaire ou de résistance à la pénicilline. Ils posent par conséquent des problèmes thérapeutiques et obligent souvent à associer de fortes doses de pénicilline ou d’amoxicilline à un aminoside (par exemple la gentamicine).
7-2-Traitement préventif :
Rôle historique d’Ignace Semmelweis qui, à la maternité de Vienne entre 1847 et 1849, puis à celle de Pest (Budapest), a démontré le rôle de l’hygiène des mains des médecins dans la prévention de la fièvre puerpérale.
II.Genre Lactococcus :
* Lactococcus n’est jamais pathogène. Il est proche de certains Lactobacillus.
* Commensal des muqueuses de mamelles. Saprophyte du lait et des produits laitiers.
* Ce sont des coques Gram positif cultivent en aérobiose, ne possèdent pas de catalase, oxydase négatif, toujours ou presque immobiles. Ils sont souvent en chaînettes plus ou moins longues parfois en diplocoques.
* Ce sont les bactéries lactiques les plus nombreuses (synonyme vieillot : Streptocoques lactiques).
* On trouvera très souvent le nom Streptococcus en lieu et place de Lactococcus : la « nouvelle » nomenclature n’est pas souvent reprise dans les normes ! (Ex : Streptococcus thermophilus au lieu de Lactococcus thermophilus). De plus leurs liens avec les Lactobacillus sont importants.
III.Genre Enterococcus :
* Sont des bactéries cocci à Gram positif se présentant sous forme de chaînettes. L’ensemble des Entérocoques sont des Streptocoques D mais l’inverse ne l’est pas. En effet les Streptocoques D de Lancefield comprennent les Entérocoques (Streptococcus faecalis, faecium et durans) mais également deux autres espèces (Streptococcus bovis et equinus).
* Ce sont des bactéries pathogènes opportunistes.
* La classification des neuf espèces du genre Enterococcus est désormais relativement bien établie grâce aux :
♦ Techniques d’hybridation ADN-ADNr.
♦ Différents critères biochimiques.
* La dizaine d’espèces responsables d’infections chez l’homme (E. faecalis étant de loin le plus prépondérant) est essentiellement localisé dans l’intestin de l’adulte sain. On les trouve également dans le vagin et la cavité buccale, y compris parmi la flore de la plaque dentaire.
* Sur le plan infectieux, ils sont responsables de 5 à 15% des endocardites bactériennes, d’infections du tractus génito-urinaire, de bactériémies, d’infection néonatales, du système nerveux, intra-abdominales et nosocomiales.
* E. faecalis produit une cytolysine-bactériocine (dont le gène de structure est porté par un plasmide) qui semble se comporter comme un facteur de pathogénicité de cette bactérie.
IV.Genre Leuconostoc :
* Ce genre saprophyte ne renferme pas d’espèces pathogènes.
* Il s’agit de coques sphériques ou ovalaires, immobiles, asporulées, capsulées, Gram positif, groupées par deux ou en chaînettes.
* Ces espèces cultivent difficilement sur des milieux enrichis de nombreux facteurs de croissance à température optimale 30°C.
* Anaérobies facultatifs, catalase (-), ADH (-), nitrates (-).
* Fermentation de nombreux sucres, avec production de gaz (hétéro fermentaires).
* Métabolisme protidique réduit. Pas d’action sur le lait.
* Espèce type : Leuconostoc mesenteroïdes.
V.Genre Aerococcus :
* Les souches de Aerococcus. Sp se présentent sous la forme de coques à Gram positif, immobiles, groupées en tétrades ou en anams ou en paires.
* Aéro-anaérobies mais préférentiellement micro-aérophiles, catalase (-) (quelques souches sont faiblement catalase positive), oxydase (-), acidifiant le glucose (à l’exception de A.suis).
* Sensibles à la vancomycine (test non réalisé pour Aerococcus christensensii et pour Aerococcus suis).
* Ne produisent pas d’acétoïne, arginine di-hydrolase négative (à l’exception de A.suis).
* Capable de croître en présence de 6,5% de Na Cl, incapable de croître à 10 à 45°C (test non réalisé pour A. christensensii et pour A. suis).
* Alpha-hémolytiques sur gélose au sang de cheval, dépourvus d’antigène de groupe de Lancefield.
* Les souches de A. viridans sont sensibles à la pénicilline G et à la vancomycine mais résistantes aux aminosides.
* Le genre Aerococcus présente peu d’intérêt en médecine vétérinaire à l’exception de Aerococcus suis et des souches isolées de homards atteints de gaffkiose.
VI.Intérêt alimentaire des Streptococcaceae :
♦ Le genre Lactococcus et les Streptocoques lactiques :
Ce sont les bactéries lactiques de forme coccoïde (synonyme ambigu : Streptocoques lactiques), parfois très proches des Lactobacilles.
Leur rôle principal est de produire de l’acide lactique à partir du lactose. Ils sont les principaux responsables de la formation du caillé du lait.
Ils produisent aussi de petites quantités d’aldéhydes volatils composants d’arôme.
♦ Leuconostoc et Pediococcus :
Ils constituent le troisième groupe important des bactéries lactiques.
Ces bactéries hétéro fermentaires produisent de l’éthanol et des acides organiques à partir du lactose : elles participent à la constitution de l’arôme (Leuconostoc cremoris aromatisant) et de la saveur (Leuconostoc lactis acidifiant) lors de la fabrication de nombreux aliments où elles sont utilisées comme levains (saucisson, levain du pain au levain…).
Certaines espèces de Leuconostoc interviennent aussi dans la fabrication de fromage notamment en permettant grâce à la production de gaz, « des ouvertures » dans le caillé du lait.
Exemple : Leuconostoc dextranicum et Leuconostoc mesenteroïdes interviennent dans le développement du Roquefort.
Par ailleurs, certaines espèces de ces bactéries peuvent être nuisibles aux qualités organoleptiques de l’aliment (bière, cidre…).
Conclusion :
La lutte contre les infections à Styreptocoques repose sur un diagnostic rapide et une antibiothérapie précoce sur des mesures efficaces d prévention.
Les mesures actuelles de lutte contre les infections à Streptocoques ; sont fondées uniquement sur des techniques de prévention générale et de prophylaxie antibiotique. On n’envisage pas de nouvelles approches dans l’immédiat sauf peut être la lutte contre la carie dentaire.
Et comme le problème des maladies dues aux complexes Streptococciques se posera apparemment encore au cours des quelques décennies à venir ; il faut poursuivre le développement de la recherche fondamentale et appliquée ainsi que celui des activités de santé publique axées sur les soins de santé primaire.
Les mesures actuelles ne sont pas capables d’interrompre la circulation des Streptocoques pathogènes pour l’homme. Ces infections revêtent une importance sanitaire et économique considérable pour les populations du monde entier et doivent donc continuer à faire l’objet de recherches attentives.